jeudi 11 octobre 2012

a jeudi in the life

échantillon gratuit de ma vie quotidienne.

07:50 le réveil sonne, je pousse le bouton "répéter" pour grappiller 5 minutes. 2 fois.
Finalement je me lève pour allumer le four et réchauffer les pains au laits que j'ai préparés hier soir vers 22h avec mon tout nouveau livre de cuisine.
J'allume l'Ipad sur le jeu de simulation que j'ai téléchargé la semaine dernière et, en même temps que je m'habille, j'envoie mes petits personnages au travail pour la journée.
Je réveille mon Bilot et lui sors des vêtements propres, je sors de sa chambre en lui demandant de ne pas se rendormir.
Je me maquille le nez collé au miroir parce que sans mes lunettes je ne vois pas à 30 cm, je vais réveiller le Gazou pendant que l'Homme prend sa douche. 
Je fais semblant de ne pas voir le petit bonhomme caché derrière la porte de sa chambre et fouille sous la couette. Finalement il rit tellement que je ne peux plus faire semblant de ne pas l'entendre. 
Je l'habille avec le t-shirt jaune fluo que j'avais acheté à HongKong pour sa soeur il y a 5 ans car il ne veut rien mettre d'autre aujourd'hui. Je pense à Maëlle qui a hérité de la robe beatles.
Je me peigne pendant que les enfants descendent petit déjeuner avec leur Papa.
08:32, j'allume la bouilloire, je devrais déjà être dans la voiture. Je lace mes Converse pendant que le thé infuse.
08:40 avec un stock de bisous pour la journée et un pain au lait chaud, je mets le contact.
Je roule jusqu'à Toulouse en compagnie de P Cohen, mais je zappe sur le Mouv' régulièrement, quand l'invité du jour abuse de la langue de bois.
08:53 un bouchon sur la rocade dès la sortie du péage, ça s'annonce mal...
09:18 j'arrive au bureau bien en retard, il n'y a plus de place sur le parking et je me gare comme un cochon dinde.
J'ai 63 mails à écluser et une gentille pile de dossiers qui m'attendent depuis hier. Cette semaine j'ai décidé de prendre le temps de traiter les dossiers au lieu de surfer sur l'urgence. D'où les 63 mails...
Je pars en réunion pour des problèmes de qualité atterrants, et je me concentre pour retenir quelques infos pour plus tard. L'inconvénient de travailler depuis à peine un an dans une boîte où la moyenne d'ancienneté est de 8 ans, je suis toujours à la rame pour suivre de quoi les autres parlent... Les sujets sont parcourus, le plan d'action établi, je retourne à mon bureau. 72 mails.
J'en tombe quelques uns (chiffrages, questions logistiques, demandes d'avoir, dates de départ de containers, contrôles de factures, quelques signatures...), je m'attèle à un gros dossier, le téléphone sonne toutes les 12 minutes environ et à chaque fois je réalise une pirouette mentale pour essayer de basculer instantanément sur ce dont on me parle (avec plus ou moins de succès) car rares sont les interlocuteurs qui prennent la peine d'envisager que tu n'étais pas nécessairement précisément absorbée dans exactement les mêmes réflexions qu'eux à la seconde où ils t'ont appelée... mais je cultive le détachement et, d'une façon générale, je tâche de ne pas me laisser polluer par l'orgueil, ce qui me permet de répondre sans complexe "alors là je t'arrête tout de suite, je ne vois absolument pas de quoi tu me parles". Tant pis si j'ai l'air d'une quiche.
Je bois quelques cafés.
Finalement j'échoue dans mon ambition de ne pas traiter 3 sujets en même temps.
56 mails.
13:20 je file faire des courses chez Edouard, je dois trouver un cadeau pour une petite fille car Bilot est invitée à 2 anniversaires ce week end. Je me cache les yeux en traversant la librairie, pas le temps. Je prends des notes sur les nouveaux jeux de société en prévision de Noël.
Je remplis un demi caddie en courant à moitié car le frigo est honteusement vide à la maison, ça on peut dire qu'une belle aversion envers les grandes surfaces c'est un bon moyen de lutter contre le gaspillage... On ne fait les courses que quand il n'y a vraiment plus rien à manger. Et qu'on a fini le stock de pâtes, même quelquefois en mélangeant des fonds de paquets dépareillés.
14:15 déjà en retard, je renonce à passer au drive McD, il doit me rester un plat cuisiné dans le congélateur du bureau.
Je trouve une vraie place sur le parking.
14:24 je mets un porc au caramel Picard au micro ondes et jette un oeil à ma boîte mail : 63, retour à la case départ. J'attrape au vol l'informaticien qui passe dans le couloir (il ne vient qu'une demi journée par semaine) et nous avons un dialogue de sourds pendant quelques minutes. Je lui explique que ce n'est pas la peine qu'il me donne tous les détails, de toute façon je n'en comprends pas un mot. Néanmoins il résout mon problème, manifestement lui me comprend. 
Flo, ma moitié dédiée aux fournisseurs francophones, vient me chercher pour une réunion sur l'espace de stockage en chambre froide qui est saturé or nous devons recevoir 640 m2 de fibre de carbone bla bla bla... Bref, On trouve une solution.
15:37 je retrouve ma barquette de porc au caramel dans le micro onde, je la réchauffe.
Je reprends mes dossiers en cours fourchette à la main.
Mon tiroir vibre.
Je vais chercher un café. Je croise notre correspondant chinois et j'en profite pour lui coller un dossier sous le bras.
Je signe les réappros.
Je cours sur le parking en pleine averse pour fermer les fenêtres de la voiture.
Je  décide de réduire le nombre de mails non lus qui s'accumulent. 
J'ai un appel d'un commercial qui veut des informations sur des délais et qui voudrait aussi quelque chose qui n'est pas du tout possible. Je dis non. Il dit "c'était ta réponse?" Je dis oui. Il dit qu'on va devoir en reparler. Je dis d'accord. Le directeur commercial est dans mon bureau depuis 5 minutes avec son mug ferrari à la main, je raccroche et je lui explique qu'on va en reparler mais que ce sera quand même non. Il me parle d'un contrat avec un fournisseur américain pour la boîte à coucous, je sais bien quel est le problème j'y suis jusqu'au cou, d'un autre fournisseur américain qu'il a croisé à Düsseldorf et qui m'envoie son bonjour bien que je ne l'aie jamais vu, et des minima de prod de nos cousins italiens parce que bon mais quand même.
De fil en aiguille le temps passe. Tiens un mail de StGobain, je fais suivre la demande à notre responsable Qualité, mon tiroir vibre plus fort. Je pense tout d'un coup à mon nouveau Pomme-phone de bureau qui est dans ce tiroir, ah ben oui tiens, c'est lui qui vibre! Mon premier appel... C'est le responsable Qualité. Finalement il monte l'escalier pour venir me voir et m'expliquer comment on règle le son, et comment on enlève l'option vibreur, et comment on configure la boîte mail pour ne récupérer les messages qu'à la demande (ah tiens, encore 56 mails)... Je remets la bestiole dans sa boîte en carton en attendant de lui acheter une robe neuve.
18:36 je récupère mes courses dans le frigo et je quitte le parking toujours sur FrInter. Pas d'embouteillage sur la rocade.
19:02 Bilot m'ouvre la porte et me déleste d'un sac de courses, c'est une perle ce Bilot. Nous révisons les régions de France avec des "creillons de couler" pendant que l'asticot boude car on ne s'occupe pas de lui et il a trop faim. Pour le consoler, je lui demande de m'aider à râper les carottes. Le jeudi c'est le soir du pain frais du village, c'est donc un dîner tartines de beurre-carottes râpées. Oui, bon, au moins c'est rapide.
20:16 je fais couler le bain des poulets et je les trempe au court bouillon une petite demi-heure histoire de laver les cheveux pleins de la poussière orange de la cour de récréation.
Je frictionne le Pépère avec de l'huile prodigieuse additionnée d'huile essentielle de lavande parce qu'il est couvert de piqûres, probablement d'aoutats. Il cocotte. Je démêle la tignasse de la tigresse. 
L'Homme monte leur raconter l'histoire du soir pendant que je me lave dans leur bain encore chaud, c'est mon côté écolo: je me lave dans la crasse de mes enfants. 
Bilot choisit un livre de contes africains qu'elle affectionne bien que la moitié des histoires soit totalement incompréhensible. On se dit que ça développe son sens de l'absurde. Gazou veut qu'on lui lise les Trois brigands, mais d'abord il éjecte son père du lit parental pour que ce soit "Maman qui raconte". Bon, ça va, pas de commentaire sur l'oedipe, la symbolique et tout le tintouin, on est pas aveugles non plus... Bilot suit son papa par solidarité. Je lis les Trois brigands et j'expédie mon crapaud dans son lit. Je vais faire le bisou de bonne nuit à mon Bilot joli.
J'allume l'Ipad pour voir la météo de demain, je collecte le fruit du labeur de mes petits personnages et je les envoie tous faire des courses au supermarché. Sauf un, qui n'a pas l'option courses, celui là va jouer de la cornemuse jusqu'à demain.
21:34 je descends pondre un roman.
23:35 je vais me coucher, demain j'ai une journée pas très différente qui m'attend.

4 commentaires:

estelle a dit…

COMPASSION

Anonyme a dit…

notre vie est magnifique... bizoo de paris (fini la ssd bienvenue chez les costumes cravate parisiens) claire

Sophie a dit…

C'est un peu speed... Mais ça rend bien à l'écrit ;) (c'est un doux réconfort, non ?)

ds a dit…

Compassion bis